mercredi 27 juillet 2011

Belval / Belvaux / Bellevaux - Schöntal / Schönental / Schonendall - D'Arimont / Darimont - II

Église de Bellevaux - Photo: Jeannine Loosveldt

"A en croire cette chronique, Bellevaux, village près de Malmédy, aurait existé sous le nom de Schônendal (belle vallée) et aurait eu son Comte avant la fondation de Malmédy. Les descendants de la famille de ce comte de Bellevaux auraient plus tard bâti les châteaux de nos alentours: Logne, Amblève dit des quatre fils Aimon, Renard-Stein, Arimont, Falize au défaillant de la belle vallée , dessous Malmédy, et Warche , les masures de Béverché, et de Wimbomont. L'empereur Otton Ier (938) aurait rendu plusieurs terres qui avaient appartenu à ses ancêtres, à vaillant capitaine George de Bellevaux, et lui aurait donné pour blason trois merles sans pieds et sans becs, assis sur trois carreaux, en récompense des services qu'il lui avait rendus dans ses guerres contre Gislebert de Lorraine.

Nous voyons alors les différents partages de cette famille dont on possède une généalogie depuis le dixième siècle et qui fut alliée aux seigneurs de Fraipont. Elle aurait possédé toutes les terres qui formèrent depuis les comtés de Vianden, de Sponheim et de Logne. Le manuscrit renvoie aux régistres féodaux que nous n'avons pu consulter et où devaient être constatées les aliénations successives des fiefs de cette maison, entr'autres celle de la seigneurie de Warche en 1698.

Ce qu'il y a de certain au milieu du fabuleux et des anachronismes de ce manuscrit, dont il est fâcheux qu'on ne puisse vérifier les citations, c'est qu'il a réellement existé une seigneurie de Bellevaux; que l'on voit encore dans l'église de cet endroit les tombes frustes de ses seigneurs de 1511 et 1577; qu'elles portent l'écu aux trois merles sans becs et sans pieds, juchés sur trois carreaux; que cet écu sert encore aujourd'hui de couronnement à l'entablement d'un autel de cette église, et qu'il est surmonté d'une couronne d'écusson aux feuilles de fraisier. Mais, sans entrer dans la question si intéressante et si difficile de l'origine des armoiries, on peut hardiment donner à celles de Bellevaux une origine plus récente, tirée même de son blason; car on sait que les merlettes étaient l'emblême des voyages d'outre-mer et que lorsqu'ils étaient sans becs et sans pieds, c'était la preuve que le guerrier qui les avait dans son écu avait reçu des blessures dans ces glorieux pèlerinages. C'est déjà assez de gloire que d'avoir eu des seigneurs de la race des croisés. Bertholet cite aussi une maison noble (î) qui portait le nom de Belva ou Bellevaux, dans la seigneurie de Soleuvre et qui avait aussi pour armes de gueules au chef d'or, chargé de trois merlettes d'azur. Quant aux autres châteaux, on voit encore les ruines de Logne dont nous parlerons, d'Amblève, de deux Renard-Stein et de Warche. On voyait encore il y a quelques années les ruines de celui d'Arimont au-dessus de ce village, et nous trouvons le nom des seigneurs de la Falize dans nos vieux documents."
Arsène de Noüe, Études historiques sur l'ancien pays de Stavelot et Malmédy, Liège, 1848, p. 54-56.


Armes d'Arimont et de Bellevaux, nef gauche de l'église - Photo: Jeannine Loosveldt

Florent Thomas Darimont (1916)